Bacha Posh

Bacha Posh

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Charlotte ERLIH
Bacha Posh
Adolescent
Dès 14 ans


Un roman récompensé par de nombreux prix, en France et à l'étranger.

 

 

Elle vit comme un garçon, s’habille comme un garçon et passe, aux yeux de tous, pour un garçon.

C’est une bacha posh : une de ces filles élevées comme des fils dans les familles afghanes qui n’en ont pas.

À la puberté, elle doit redevenir une jeune femme. Mais quand on a goûté à l’action et à la liberté, comment y renoncer ?

 

Questions à Charlotte Erlih


Vous êtes scénariste et réalisatrice. À l’origine, Bacha posh était un projet de scénario. Pourquoi avoir finalement choisi l’écriture romanesque ?

L’écriture romanesque permet une plus grande liberté dans le choix des sujets que l’on traite et des lieux dans lesquels se déroulent les fictions. On écrit sans avoir à se préoccuper de la faisabilité du projet – ce qui n’est pas négligeable quand, en l’occurrence, il s’agirait de tourner en Afghanistan. Il est aussi très difficile aujourd’hui de faire financer un film français qui ne se situe pas sur le territoire national et dont la langue principale n’est pas le français. Mais je souhaite toujours faire de Bacha posh un film et espère que la sortie du livre facilitera cette démarche.

Dans votre roman, l’héroïne est une bacha posh. Cette tradition afghane est très peu connue du grand public. Comment est né ce projet d’écrire une fiction à partir de celle-ci ?


Il y a quelques années, François Choquet et moi avions écrit un scénario de western dans lequel une jeune fille se faisait passer pour son frère mort afin de protéger sa mère et de préserver leur héritage familial. Nous avions choisi ce contexte profondément viril pour interroger la condition féminine et la spécificité des genres.
Quand j’ai découvert l’existence des bacha posh dans un article du New York Times, ç’a été comme un électrochoc. J’étais sidérée qu’une pratique généralise, à l’échelle d’une nation, ce que nous avions imaginé pour un individu isolé. Fascinée qu’une société préfère tolérer le mensonge plutôt que d’assouplir le sort de la moitié de sa population. J’ai donc souhaité développer une intrigue dans ce contexte, la réalité de cette coutume rendant les problématiques abordées dans le western plus actuelles et plus vives.

Ce bouleversement identitaire vécu par l’héroïne permet d’aborder dans le roman des questions comme la construction de soi, les différences entre les genres. Ces thématiques possèdent une résonance universelle. Quel regard avez-vous voulu porter sur celles-ci ?

Depuis l’adolescence, je me demande quelle aurait été ma vie si j’avais été un garçon, ce qui aurait changé dans mon approche de l’amour, de l’amitié, des projets que je mène. De ce point de vue, ce que vit Farrukhzad est donc une sorte de fantasme pour moi. Être une bacha posh permet d’explorer une situation rare : se construire et découvrir son identité au-delà des genres. Même si notre société est moins inégalitaire, on est élevé, dès l’enfance, dans ce clivage fille / garçon, ne serait-ce que du fait des jouets que l’on nous offre, de la manière dont on nous habille ou des histoires que l’on nous raconte. En mettant en scène un personnage qui soit simultanément des deux sexes, j’ai tenté de dépasser cette opposition primaire. Grâce à cet exemple extrême, j’essaie de suggérer que l’identité fondamentale de quelqu’un peut être caractérisée par des critères autres que celui de son sexe. Plutôt que d’être, avant tout, un garçon ou une fille, on peut être généreux ou égoïste, déterminé ou indécis, courageux ou lâche...


"Je ne veux pas me morfondre dans mon coin en maudissant le sort. Je n'aime pas ce rôle. Je vais donc continuer à me battre. Voilà mon identité : lutter. Mon identité, c'est de persévérer, non pas d'être un garçon ou une fille. Je suis moi. Et moi, je me bats. 

Ça ne me gêne pas de mourir. Mais seulement quand j'aurais tout tenté."

2013 : PRIX NRP (Nouvelle Revue Pédagogique) LITTERATURE JEUNESSE
2014 : Prix Sésame
2014 : Prix littéraire de Rillieux-La-Pape
2014 : Prix Frissons du Vercors
2015 : Prix de la Citoyenneté (lauréate unique pour la sélection 5ème/4ème et lauréate ex-aequo pour la sélection 3ème/2nde)
2018 : Prix de la critique des lycéens autrichiens

Normalienne, agrégée de lettres modernes et cinéaste, CHARLOTTE ERLIH a enseigné les arts du spectacle à l’université de Nanterre, avant de se consacrer à l’écriture et à la réalisation.

Chez Actes Sud jeunesse, elle est l’autrice des romans Bacha Posh (récompensé par de nombreux prix dont le prix NRP et le prix Sésame), 20 pieds sous terre (prix des lycéens allemands), Highline (prix Jean-Claude Izzo), Coupée en deux et J'ai tué un homme. Entre 2020 et 2022, paraît les quatre tomes de Darling une série écrite avec Julien Dufresne-Lamy.

Et en 2023, l'album musical Drôle de dimanche illustré par Marie Leghima.

Elle mène en parallèle une carrière en littérature générale (Funambules, aux éditions Grasset).

Elle vit en Bretagne.



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