Un jour j'irai chercher mon prince en skate

Un jour j'irai chercher mon prince en skate

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Jo WITEK
Un jour j'irai chercher mon prince en skate
Adolescent
Dès 14 ans




Pas facile de jouer les indifférentes quand on a très envie d’embrasser un garçon... Résister, c’est pourtant le défi que s’est lancé Fred. Elle sera une “célibre” : une célibataire libre de l’être et elle ne sortira avec aucun garçon avant le lycée ! Hors de question de se pomponner et de prendre un air mystérieux en attendant de séduire le prince charmant. Fred préfère oublier les contes de fées et autres sornettes pour enflammer le bitume sur son skate.
L’été de ses 14 ans, toute sa famille se réunit auprès de son grand-père malade. C’est la première fois depuis des années que la fratrie est au complet et c’est l’occasion pour Fred de rencontrer Diane, sa plus jeune tante et marraine, qui vit à l’étranger. Vilain petit canard aux yeux de ses frères et soeurs, Diane révèle à Fred le lourd secret qui pèse sur sa naissance : elle est une enfant illégitime, fruit d’une liaison de son grand-père avec une employée de maison.
Entre Fred et Diane la rebelle, la complicité est immédiate et elles vont s’unir pour affronter leurs propres peurs. Diane va aider sa protégée à grandir et la convaincre de s’ouvrir aux autres. Grâce à elle, Fred va prendre confiance et rencontrer Jérémie… au skate park !

 

Un roman irrésistiblement drôle et décapant dans lequel les ados se reconnaîtront. Une variation moderne et iconoclaste sur les stéréotypes du genre, le mythe du prince charmant.

 

 

QUESTIONS À JO WITEK :

 

Vos deux premiers romans aux éditions Actes Sud Junior ont été publiés dans la collection “Thriller”. Avec Un jour j’irai chercher mon prince en skate, vous empruntez une tonalité plus légère et humoristique, pour dépeindre les aléas de la vie d’une adolescente. Que recherchezvous dans cette liberté de ton et de genres ?

 

C’est la richesse qu’offre la littérature jeunesse. J’aime cette liberté de ton, pas toujours facile à conserver d’ailleurs dans notre monde contemporain qui aime tant classer. S’enfermer dans un genre ou un “savoir-faire” est à mon sens le pire ennemi de l’artiste, quelle que soit sa discipline. Passer d’un thriller à un récit plutôt humoristique, ou encore d’un roman à un album, est une étrange gymnastique intellectuelle mais je veux garder le plaisir de la découverte, de la remise en cause, redevenir une débutante à chaque projet. Je procède de même dans mes choix de lecture, suivant mon humeur ou l’intérêt particulier pour un sujet. Et puis le rire n’est jamais très éloigné de nos peurs. C’est une autre façon de désamorcer nos angoisses.

En fait, l’idée d’Un jour j’irai chercher mon prince en skate est née d’une colère, d’un ras-le-bol. D’un découragement aussi face à une société qui, malgré les grandes avancées des droits de la femme, continue de l’enfermer dans de vieux carcans culturels et sociaux. Marre de la stigmatisation des vêtements féminins (minijupe ou voile) ! Marre de la dictature médiatique du Sois belle, mince et sexy pour être une femme “aimée” !
Voilà ! Fred, mon héroïne, est née avec cette petite voix là, qui dort en chacun de nous et refuse de résumer le pouvoir de séduction féminin à une toilette, à un tour de poitrine. Fred est une jeune skateuse qui, avec son caractère entier, ses jeans troués et ses cheveux en bataille, se rend compte qu’elle n’a pas le profil de la fille courtisée et qu’elle peut attendre longtemps le prince. Avec une bonne dose d’humour et d’autodérision, elle nous emmène dans le monde intraitable des ados d’aujourd’hui qui reproduisent largement les vieilles pensées d’hier…

 

L’idée de départ de votre roman était d’écrire un "conte moderne pour les filles qui détestent attendre". Qu’est-ce qui vous a intéressée dans ce détournement, cette variation moderne du conte de fées ?

 

Le conte de fées est idéal pour parler de féminisme. Le metteur en scène Joël Pommerat le fait admirablement au théâtre et, plus récemment, Agnès Jaoui avec son film Au bout du conte.
La plupart des adolescents (et beaucoup d’adultes) ne connaissent aujourd’hui les contes de fées qu’au travers des adaptations de Disney. Autant dire que la vision des plus jeunes est truffée de clichés sexistes, de rose et de paillettes. En relisant Grimm et Perrault, la vision de la femme n’est pas flatteuse non plus, mais après tout, leurs contes étaient en partie le reflet de leur époque. Je n’ai pas gardé la trame narrative du conte, que je trouvais trop rigide. Je me suis simplement amusée à récolter notre “vocabulaire commun” des contes de l’enfance, au travers des expressions, personnages, traits de caractère les plus connus : fée, marraine, méchant loup, empoisonnement, prince charmant, tenue de bal, bobinettes… D’un coup de souris magique, j’ai ensuite dispersé ce matériau au fil des pérégrinations de mon héroïne. Abracadabra et voilà un conte moderne avec ce roman qui n’en est pas un (conte) ! Une autre façon de raconter cette éternelle histoire d’une jeune fille qui traverse la puberté, se sépare un peu de ses parents et se dirige à cheval, à pied ou en skate vers sa vie amoureuse… ou sa vie d’adulte.
Dans ce roman, la marraine est une navigatrice aux cheveux rouges, le prince a un cheveu sur la langue, les forêts profondes où l’on veut nous empoisonner sont devenues des supermarchés…


“Il va falloir vous accrocher parce que la puberté, c’est complexe. Cette histoire n’est pas pour les mioches, je vous préviens. Si vous croyez encore aux princes qui arrivent sur un cheval blanc un matin et vous envoient un texto « Salut, mon ange, je passe te prendre en scoot devant chez toi ! Tu as gagné à la grande loterie de mon coeur ! », laissez tomber ! Mon aventure n’est pas pour vous.”

Depuis 2009, JO WITEK écrit pour la jeunesse, explorant les genres, ses envies, l’humain à hauteur d’enfant ou d’adolescent. En dix ans, elle a publié une quarantaine d’ouvrages, albums, romans et documentaires et reçu autant de prix littéraires francophones.

Chez Actes Sud jeunesse, elle est l’autrice d’Une fille de… dans la collection “D’une seule voix” (Prix des Lycéens allemands) et de plusieurs romans pour ados : Le Domaine, Un hiver en enfer, Rêves en noir, Peur Express, Un jour j’irai chercher mon prince en skate, Premier arrêt avant l’avenir (mention spéciale du prix Vendredi), J'ai 14 ans et ce n'est pas une bonne nouvelle (Prix Babélio) et Les errantes.

Mais aussi, deux romans pour les 9-12 ans, Une photo de vacances et Y a pas de héros dans ma famille. Elle a également signé les albums Dans la boutique de Madame Nou (illustré par Nathalie Choux) et Petits poids plume (illustré par Charles Berberian).

En juin 2021, elle inaugure chez Actes Sud jeunesse une nouvelle série pour les 8-12 ans : Le Clan des Cabossés.

 

Photo © Christelle Soria

 

 

 

 

 



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